
Une colonne de fumée s'élève au dessus de la ville de Gaza après une frappe israélienne, le 2 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Le Hamas a indiqué vendredi qu'il avait besoin de davantage de temps pour examiner le plan présenté par Donald Trump visant à mettre fin à près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza.
Le président américain avait donné mardi au mouvement islamiste palestinien un ultimatum de "trois ou quatre jours" pour accepter son plan que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.
"Le Hamas poursuit toujours ses consultations (...) et a informé les médiateurs que les consultations nécessitent encore un peu de temps", a indiqué à l'AFP un responsable du Hamas.
Le plan de M. Trump prévoit notamment un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages détenus à Gaza et le désarmement du mouvement palestinien, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.
En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire. Depuis, les quelque deux millions d'habitants assiégés y ont été maintes fois déplacés.
L'armée israélienne a lancé le 16 septembre une offensive sur Gaza-ville, qu'elle présente comme le dernier bastion du Hamas, dont les habitants ont été contraints de fuir vers le sud.
Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s'installer dans une "zone humanitaire" à Al-Mawasi, sur la côte, où, selon elle, une aide, des soins médicaux et des infrastructures humanitaires leur seraient fournis.
Les Nations unies ont assuré cependant qu'il n'existait pas de refuge sûr pour les Palestiniens, qualifiant de "lieux de mort" les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud. "L'idée d'une zone de sécurité dans le sud est une farce", a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l'Unicef.
Selon la Défense civile à Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, au moins 11 personnes ont été tuées vendredi par des opérations militaires israéliennes, dont huit à Gaza-ville.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas répondu dans l'immédiat.
- "Deux opinions" -

Des déplacés palestiniens à bord d'une camionnette à Nousseirat, le 2 octobre 2023 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Le plan du président américain prévoit un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d'une autorité de transition chapeautée par M. Trump, allié d'Israël.
Soutenue par plusieurs pays arabes et occidentaux, la proposition américaine est truffée de zones d'ombre, notamment sur le calendrier du retrait israélien et le cadre du désarmement du Hamas.
Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du Hamas, a indiqué dans un communiqué que le "plan comporte des points de préoccupation".
Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l'AFP que le mouvement "souhaite amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion" de ses membres.
"Les Qataris vont mettre la pression au Hamas pour qu'il donne une réponse positive, même s'il n'accepte pas l'intégralité du plan", a indiqué à l'AFP Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales.
"Il ne s'agit pas seulement de convaincre la direction du Hamas à Doha, mais aussi celle de Gaza, ainsi que ses membres et combattants" sur place.
Une autre source proche des négociations en cours à Doha a dit à l'AFP mercredi qu'"il existe deux opinions au sein du Hamas".
"La première soutient l'approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump."
La seconde "rejette le désarmement et les expulsions" des cadres du Hamas et "privilégie une approbation conditionnelle", a ajouté la même source.
- "Catastrophique" -

Camp de déplacés palestiniens à Khan Younès,d ans le centre de la bande de Gaza, le 2 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, "la situation est catastrophique", a déploré Adnan Abou Hasna, un représentant local de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
"Des dizaines de milliers de Palestiniens sont contraints à des déplacements répétés qui coûtent extrêmement cher, et l'accès à la nourriture et à l'eau reste limité", a-t-il ajouté.
Amnesty International a condamné de son côté des "déplacements massifs" dus à l'offensive sur Gaza-ville, ajoutant que des centaines de milliers de Palestiniens, dont beaucoup avaient déjà été déplacés à plusieurs reprises, étaient contraints de se réfugier dans des "enclaves surpeuplées dans le sud".
L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne.
L'offensive de représailles israélienne a fait 66.225 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.
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